C’était sur une grande route, je marchais là depuis des jours
Voire des semaines ou des mois, je marchais là depuis toujours
Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient
Un chemin un peu bizarre, un peu tordu, comme la vie ...
Evidemment j’étais pas toute seule,
j’avais envie de faire connaissance
Y’avait un tas de personnes et personne marchait dans le même sens
Alors j’ai continué tout droit, mais un doute c’était installé
Je savais pas ce que je foutais là,encore moins où j’devais aller
Mais en chemin au fil du temps j’ai fait des sacrées rencontres
Des trucs impressionnants, faut absolument que je vous raconte
Ces personnages que j’ai croisé c’est pas vraiment des êtres humains
Tu peux parler avec eux, ...
Mais jamais leur serrer la main
Tout d’abord sur mon parcours, j’ai rencontré l’ Innocence
Un être doux, très gentil mais qui manque un peu d’expérience
On a marché un petit moment, moins longtemps que ce que j’aurais cru
J’ai rencontré d’autres éléments et l’Innocence a disparu
Un moment sur mon chemin
j’ai rencontré le Sport
Un mec physique, un peu grande gueule,
mais auprès de qui tu deviens fort
Pour des raisons techniques, on a dû se quitter ... c’était dur !!!
Mais finalement c’est bien comme ça,
puis le sport ça donne des courbatures !
J’ai rencontré la Poésie,
elle avait un air bieeeeeeeen prétentieuse
Elle prétendait qu’avec les mots on pouvait traverser les cieux
Je lui ai dit :
« je t’ai déjà croisé et franchement tu vaux pas le coup,
on m’a parlé de toi à l’école et t’avais l’air vraiment relou »
Mais la poésie a insisté et m’a rattrapé sous d’autres formes
J’ai compris qu’elle était cool et qu’on pouvait braver ses normes
Je lui ai demandé :
« Tu penses qu’on peux vivre ensemble ? Je crois que j’suis accro »
Elle m’a dit :
« T’inquiètes le monde appartient à ceux qui rêvent trop »
Puis j’ai rencontré la Détresse
et franchement elle m’a saoulé !!
On a discuté vite fait mais, rapidement je l’ai refoulé
Elle a plein de certitudes sous ses grands airs plein de tension
Mais vous savez quoi ?
La Détresse, elle a pas de conversation
Un moment sur ma route
j’ai rencontré l’Amour
Je lui ai dit :
« Tient tu tombes bien, je veux te parler depuis toujours
Dans l’absolu t’es une bonne idée, mais dans les faits c’est un peu nul !
Tu pars en couilles une fois sur deux, faudrait que tu retravailles ta formule »
L’amour m’a dit :
« écoute petite ça fait des siècles que je fais mon taff
Alors tu me parles sur un autre ton si tu veux pas te manger des baffes !
Moi je veux bien être gentil mais faut que chacun y mette du sien
Les humains ne font aucun effort et moi j’suis pas un magicien »
On s’est embrouillé un petit moment
et c’est là que je me suis rendu compte
Que l’Amour était sympa
mais que quand même il se la raconte
Puis il m’a dit qu’il devait partir,
il avait des rendez-vous par centaine
Que ce soir il devait diner chez sa demi soeur : la Haine
Avant de partir, j’ai pas bien compris,
il m’a conseillé d’y croire toujours
Puis s’est éloigné sans se retourner,
c’était les derniers mots d’Amour
Je suis content de l’avoir connu, ça je l’ai bien réalisé
Et je sais qu’un de ces quatre on sera amené à se recroiser
Un peu plus tard sur mon chemin j’ai rencontré la Tendresse
Ce qui reste de l’Amour derrière les barrières que le temps dresse
Un peu plus tard sur mon chemin j’ai rencontré la Nostalgie
La fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie
Assez tôt sur mon parcours
j’avais rencontré l’Amitié
Et jusqu’à ce jour,
elle marche toujours à mes côtés
Avec elle je me tape des barres et on connait pas la routine
Maintenant c’est sûr, l’Amitié, c’est vraiment ma meilleure copine
J’ai rencontré l’Avenir mais il est resté très mystérieux
Il avait la voix déformé et un masque sur les yeux
Pas moyen de mieux le connaitre,il m’a laissé aucune piste
Je sais pas à quoi il ressemble,mais au moins je sais qu’il existe
J’ai rencontré quelques Peines, j’ai rencontré beaucoup de Joie
C’est parfois une question de chance, souvent une histoire de choix
Je ne suis pas au bout de mes surprises, la dessus y’a aucun doute
Et tous les jours je continue d’Apprendre les codes de ma route
C’était sur une grande route,
je marchais là depuis des jours
Voir des semaines ou des mois,
je marchais là depuis toujours
Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient
Un chemin un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie
– Texte : Grand Corp Malade